Lorsqu’on évoque l’histoire de Hong Kong, il convient de rappeler qu’à partir des années 1840, ce sont les Anglais qui occupent le territoire, et ce pour des raisons stratégiques, car il se situe à la sortie du delta de la Rivière des Perles, très grande région commerciale. De plus, grâce à la position de Hong Kong, un contrôle peut être exercé sur Canton qui était le principal port de commerce chinois dans la première moitié de XIXe siècle : Canton était situé à 170 kilomètres en amont sur le fleuve Perle.
En 1841, les 7 500 habitants qui peuplent l’île de Hong Kong sont principalement des pêcheurs et des producteurs de charbon de bois. C’est durant cette même période que se déclenche la première guerre de l’opium. Ce conflit a pour origine des discordes commerciales entre le Royaume-Uni et l’empire Qing en Chine : il dure de 1839 à 1842. On a souvent entendu dire qu’il était le début de la suprématie de l’Occident sur la Chine. Cette première guerre de l’opium a réellement pris fin lors de la proclamation de la République populaire de Chine en 1949.
Donc, durant cette première guerre de l’opium, les anglais prennent possession de l’île de Hong Kong qui s’étend sur une superficie de 80 km². En fonction de sa situation proche de Canton que nous venons de vous remémorer, les commerçants britanniques ont le sentiment de gagner en indépendance vis-à-vis du pouvoir politique chinois. La cession est officialisée l’année suivante par le traité de Nankin qui signe la fin de la première guerre de l’Opium. C’est à cette période que l’île de Hong Kong fut cédée à perpétuité au Royaume-Uni. Hong Kong commença à développer son rôle de port stratégique. Dix ans plus tard, l’île recensait 33 000 habitants.
Ensuite a eu lieu la seconde guerre de l’opium : elle dura de 1856 à 1860, en opposant la France et le Royaume-Uni à la Chine. Cela a permis l’agrandissement du territoire de Hong Kong : la Chine a été contrainte d’abandonner la péninsule de Kowloon, située au nord de l’île. Le nombre de résidents n’a cessé d’augmenter, puisqu’en 1865 on en recensait 125 504, dont 2 000 européens ou américains.
En 1898, l’Allemagne, la France et la Russie acquièrent des droits sur différents territoires chinois. Cela fait bien évidemment réagir le Royaume-Uni qui cherche à agrandir sa colonie de Hong Kong. Les Britanniques signent avec la Chine la « deuxième convention de Pékin » : cette convention leur attribue un bail de 99 ans sur des zones adjacentes à Kowloon et sur quelques îles. La Grande-Bretagne en fait alors une colonie britannique administrée par les lois anglaises de la Common Law. Sous le régime britannique, Hong Kong était directement gouverné depuis Londres. Le détenteur du pouvoir exécutif était le gouverneur général, nommé par Londres, représentant la Couronne britannique.
En 1912, après la formation de la République chinoise, Hong Kong s’est transformée en terre d’asile pour des milliers d’exilés politiques de la Chine continentale. Lorsque le Japon a envahi la Mandchourie en 1932 et que la guerre a éclaté en 1937 entre la Chine et le Japon, plusieurs centaines de milliers de Chinois sont venus se réfugier à Hong Kong, alors colonie britannique. Les Britanniques ont été contraints de rendre les armes le 25 décembre 1941, après l’invasion du territoire par les Japonais. Ces derniers transformèrent Hong Kong en bastion militaire et en poste de ravitaillement pour leurs futures campagnes en Extrême-Orient. Les Britanniques rentrèrent à Hong Kong après la reddition inconditionnelle du Japon, le 14 août 1945.
Voilà en quelques lignes l’histoire de Hong Kong qui vous permet de mesurer l’importance économique de ce territoire. Pour s’en convaincre, il suffit de s’y rendre en laissant passer quelques années entre deux séjours, et l’on mesure alors tout le chemin parcouru !